jeudi 13 mars 2014

"BETTE DAVIS EYES" KIM CARNES (1981) JACKIE DESHANNON (1974)

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Dans les années 80, les blagues étaient courantes à propos de mon prénom féminin. Et quand on est enfant, on a qu'une seule envie, être semblable aux autres enfants. J'aurais préféré un Julien, ou un Eric, mais mon prénom était Kim. Bien des années plus tard, lorsque j'ai vu toutes sortes de Kim en musique, j'ai changé mon prénom Kim en KIM, qui distingue pour moi ma vie privée et mon nom de scène. Sur scène ou en disque, ça s'écrit en majuscule. Petit détail qui fait bien la différence sur Itunes, soit dit en passant. 
"Bette Davis Eyes", en tout cas, passait beaucoup à la radio, et elle reste une de mes chansons préférées. Kim Carnes la chantait en 1981 et elle damait parfois le pion au "Kids in America" de Kim Wilde. Le clip était sublime. J'aime encore beaucoup son stylisme, sa mise en scène, son cadrage. Quant à la chanson, elle m'envoutait complètement. D'abord cette voix rocailleuse, et puis cette guitare, ce clavier, on se sait d'ailleurs pas de quoi il s'agit. J'entendais cette chanson dans l'auto radio de la voiture, enfant, qui nous amenait à la plage. Pour moi, il y'avait quelque chose de bucolique dans cette chanson, mélangé à quelque chose de très urbain. Bien des années plus tard, en commençant mes recherches pour ce projet d'album de covers de KIMS, "KIMS X KIM", j'apprendrai pourquoi. En attendant, dans les 80's, cette chanson était un immense tube. Plus tard, lors de mes dj sets, je la passais souvent. J'essayais tant bien que mal de la mixer avec quelque chose d'électronique, car nous étions dans les années 2000, en plein électroclash, mais le tempo n'était pas constant. Là encore, des années plus tard, j'allais apprendre pourquoi en étudiant de près cette chanson. En 2010, alors que je devais jouais à ce qui s'appelait "Le Fou du Roi", sur France Inter, accompagné en backing band par ALB ( qui sort bientôt son album ) et constitué à ce moment là de Clément Daquin, Thomas Dupuis et Guillaume Léglise ( uniquement pour la formule qui m'accompagnait en tant que KIM sur scène ), nous jouions un titre à moi et une reprise. J'eus très envie de jouer "Bette Davis Eyes". Le texte ultra féminin sur cette femme féline allait à contre emploi de mon chant matinal. Et puis je portais le même prénom que la personne qui a popularisé ce titre. J'avais enregistré une version à l'omnichord de cette chanson. Je la passais à des gens, de temps en temps, la donnais même sur facebook, durant une heure ou deux. Mon éditeur avait beaucoup aimé cette reprise, et comme je venais de reprendre "Kids In America" de Kim Wilde pour une compilation EMI ( "Play it Folk" ), ce dernier commençait à me parler d'un projet de 45 tours avec les deux covers. Clément Daquin, lui, n'était pas friand de cette reprise car j'avais fait des erreurs de retranscription musicale, obsédé que j'étais par le texte. Les accords n'étaient pas toujours les bons. Grâce à lui, je connaissais désormais les bons. Ces derniers et les erreurs que nous avons fait en répétitions, m'ont d'ailleurs inspiré ma chanson "Muriel" ( sur mon album "Radio Lee Doo", 2011-Gimme Shelter Ed). J'ai parfois chanté "Bette Davis Eyes" jusqu'à ce que le projet "KIMS X KIM" voit vraiment le jour, il y'a presque un an. Julien de chez Gimme Shelter me parlait du Disquaire Day et de son envie de faire quelque chose autour de mon prénom et de possibles reprises. J'ai donc tout naturellement noté que "Bette Davis Eyes" serait dans le disque. Nous avons alors eu l'envie que cet album soit réalisé par Stéphane ALF Briat. Donc ma version de 2010 allait partir à la poubelle. Peut être la proposerai je plus tard, une fois "KIMS X KIM" publié. Lorsque nous avons cherché à savoir l'histoire de ce titre, j'ai eu plusieurs réponses à mes vieilles questions, dont une m'a mis la honte. La première réponse se situe dans la pochette. En dj set, j'avais un mal de chien à mixer ce titre avec d'autres. La raison est la suivante et elle est écrite dans les crédits de l'album de Kim Carnes: la chanson est enregistrée en prise live, et même, il s'agit de la toute première capture. Quand on entend comme le jeu est bon, on a tout de suite envie de jouer avec ces musiciens incroyables. Même si le rendu est synthétique et robotique, il s'agit bien de vrais musiciens qui jouent ensemble en prise live. C'est incroyable. La deuxième réponse à une de mes questions arrive après. J'avais toujours entendu quelque chose de bucolique dans cette chanson, au travers des mailles new wave. C'est normal puisque "Bette Davis Eyes" est initialement une chanson à la couleur country and western écrite par Jackie DeShannon et Donna Weiss et interprétée par Jackie DeShannon dans son album de 1974. Et comme vous pourrez le constater, la version est beaucoup plus proche du saloon que des ambiances new wave enfumées que l'on peut voir dans le clip de Kim Carnes. Honte donc, pour moi, car je pensais faire un disque de reprises de plusieurs Kim, et cette chanson n'en est pas vraiment une. Même si, oui, internationalement, c'est bien Kim Carnes qui l'a popularisée. Mais ce n'est pas le nombre de clics ou de vues qui doivent faire oublier les auteurs de ce titre. Et ce blog sert aussi à ça. J'ai toujours veillé à respecter les gens que je reprends. J'apprends en général leurs histoires, je veille à connaitre de quoi je parle, je fais un effort. Ainsi je chante "heatwave" au féminin ( pas comme les "Who") je chante "Mojo Working" en shout, je joue "7 Nation Army" avec uniquement des accords majeurs ( respecter ce putain de premier accord majeur tel que Jack le joue, c'est rendre hommage à sa technique du slide, ainsi qu'au clip de Gondry qui met en scène l'accordage de Jack White lorsqu'il lâche le manche de sa guitare ) et tant d'autres exemples que je pourrai citer ou reprendre. Interpréter nécessite la même rigueur de fouille que font certains illustrateurs lors d'ébauches de livres. Et cette rigueur, je ne l'ai pas eue ce coup ci. Toujours fouiller. Toujours. 
J'ai enregistré cette chanson de façon rapide, avant le déjeuner, ce jour là chez Bleeps, en septembre. Stéphane a programmé l'Ipad. J'ai joué l'omnichord et j'ai chanté. 

 

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